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Bernard de Villars

Les origines du Château de Villars 

   En 1258, Bernard de Villars rend hommage au Comte de Nevers, il le fait pour terre jurable et rendable. C’est ce statut que les terres de Villars garderont jusqu’en cette fin de XVIème siècle.  

La guerre de cent-ans

1337 - 1453

   La guerre de Cent Ans est un conflit entrecoupé de trêves plus ou moins longues, opposant, de 1337 à 1453, la dynastie des Plantagenêt à celle des Valois et, à travers elles, le royaume d'Angleterre et celui de France.

   La guerre connaît plusieurs phases. L'Angleterre remporte d'abord de nombreuses victoires, avant que la France ne reprenne l'ascendant à partir de 1364. 

 

   En 1378, les Anglais ne contrôlent ainsi plus que quelques villes sur le continent. À compter de 1380, l'affaiblissement du pouvoir royal, conjugué à un contexte économique difficile, conduit à une période de guerre civile dans les deux pays, situation dont le royaume d'Angleterre est le premier à sortir. Henri V d'Angleterre profite alors de la folie du roi Charles VI de France et de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons pour relancer le conflit. Fort de son alliance avec les Bourguignons, il obtient d'épouser la fille du roi, Catherine de Valois, et la dévolution de la couronne de France à sa descendance (le futur Henri VI) par le traité de Troyes signé en 1420. Cependant, la mort prématurée d'Henri V (1422), le sentiment national naissant et la modification des circuits économiques rendent difficile le maintien des Anglais en France.

 

   Le château est convoite tant par les Français, que par Anglais, les Armagnacs et les Bourguignons; !es Anglais s'en emparent en 1360, peu après, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi l'achète. Apres 1422, le château revient au comte de Nevers.

   Automne 1429, Jeanne d'Arc, pour le compte de Charles VII, décide de prendre les dernières places fortes bourguignonnes près de la Loire. Ayant rassemblé des troupes à Bourges, elle part assiéger la ville de Saint-Pierre-le-Moûtier. La ville est cependant bien fortifiée et entourée d'un large fossé. Jeanne d'Arc est repoussée après un premier assaut infructueux. Jeanne ne renonçe pas et renouvèle plusieurs assauts jusqu'à ce que la ville capitule. Jeanne est alors anoblie par Charles VII.

Pierre Dufour

La donation 

« Désirant lui témoigner la souvenance des bons services qu’il a fait, donnons à Pierre Dufour la pleine propriété héréditablement à toujours, pour lui, sa femme et ses enfants qui naîtront en loyal mariage, la terre et seigneurie et chastellenie de Villars, chastel et maison forte fermée de fossés, garenne, terres,  prés (…) » Henriette de Clèves, Duchesse de Nevers, 20 juillet 1594

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Archives familiales

   Le «permis de faire rebâtir et réédifier chastel et maison forte », d’Henriette de Clèves, nous mène à dater la construction des ailes basses au début du XVIIème siècle.

La château est transmis de génération en génération, puis La famille De forestier succéde à la famille Dufour par le mariage de Marie Dufour et de Jacques De Forestier en 1651.

“Escuyer, Seigneur de Villers-le-Comte.

Pendant les troubles de la Fronde il passa en Espagne avec le Prince de Condé et, à son retour, sa fortune s’est trouvé bien diminuée par les dépenses de la guerre. On lui proposa alors la place de Gouverneur de la Bastille mais il répondit “qu’un Forestier pouvait bien vivre en plantant des choux mais qu’il ne consentirait jamais à être un geôlier!”… et il resta à Villars où il habitait une tour ronde du château. Il avait devant cet appartement un petit jardin où il cultivait des fleurs.

Il mourut à Villers en 1652, et fut enterré à Mars-sur-Allier.”

 

Notes prises au Château de Goué le 4 février 1863 par la Vicomtesse de Bouillé

François de Forestier
 

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   En 1789  François de Forestier est le Seigneur de Villars, juste avant le mouvement révolutionnaire il fait construire le nouveau château de Villars. Un confortable « pavillon à l’Italienne ».

 

   Le 2 juillet 1813 il unit sa fille Rosalie Pierrette Adélaïde de Forestier à Claude François Amour Albert de Bouillé, maire de Nevers issus de la famille de Bouillé et bien connu des révolutionnaires.  

   L'illustre marquis François-Claude Amour de Bouillé, général en chef des armées de la Meuse et de la Moselle à organiser la protection du roi et de sa famille pour leur fuite qui s'est soldée par l'échec de Varennes.

 

Dans le cinquième couplet du chant de la marseillaise font du marquis le symbole de leur haine contre les défenseurs du roi.

Français, en guerriers magnanimes
Portons ou retenons nos coups !

 

Épargnons ces tristes victimes,
A regret, s'armant contre nous ! (Bis)

 

Mais ce despote sanguinaire !
Mais ces complices de Bouillé !

 

Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !

Manuscrit collections de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale

Albert de Bouillé
 

En 1826, Albert de Bouillé introduit des bovins blanc charolais dans son exploitation agricole.

1816 - 1889

Charles de Bouillé
 

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   Nous sommes en 1837. Charles de Bouillé, alors âgé de 21 ans et ayant terminé ses études de droit, reprend sa ferme de Villars située dans le Sud Nivernais. Convaincu que la production de viande est la plus rentable pour l’avenir, il fait le choix avant les autres, de spécialiser et de rationaliser son exploitation agricole pour l’élevage des « bêtes à cornes » et des « bêtes à laine ».
 

   Pour cela, Charles modifie considérablement le parcellaire du domaine. Il remplace les vieux fossés trop contournés par de nouveaux en ligne droite. Il en limite le nombre afin de ne pas gêner les cultures, en exécutant de nouveaux drainages. Il plante de l’épine blanche, et tous les prés deviennent clos. Il fait construire les chemins ruraux nécessaires, pour que chaque parcelle soit desservie. Il consacre la totalité de ses cultures à l’alimentation de ses animaux ; pour cela, il réserve une large part de l’assolement aux prairies, aux luzernes, et aux plantes sarclées comme la betterave, au détriment des semis de céréales. Au-delà des outils de cultures se propageant à l’époque, Charles met l’accent sur les outils permettant la meilleure alimentation du troupeau (tarare et autres concasseurs).

   Charles transforme son vieux château médiéval en un corps de ferme complet, comprenant logement des ouvriers et domestiques, écuries voutées aérées et à l’abri de l’incendie pour bêtes à cornes et chevaux, avec vastes fenils au-dessus pour les fourrages. Les fumiers sont projetés directement à l’extérieur de chaque écurie, pour être stockés sur plate-forme, et les purins sont recueillis dans une fosse munie d’une pompe. Ainsi, il optimise ses engrais de ferme, et renonce aux engrais du commerce trop coûteux. Il fait construire la bergerie, et consacre une ancienne grange aux écuries d’engraissement. Enfin, des maisons sont aménagées pour loger les ménages employés à l’année sur la ferme.


   Dans les années 1850, Villars devient une ferme-modèle pour l’agriculture d’élevage, inscrite au titre des Monuments historiques pour ses prés et ses bâtiments depuis 2015.

   En 1855 pour sa bergerie de Villars, contrairement à sa vacherie, Charles fait le choix d’une race exogène, race rustique qui peut s’habituer aux températures et à l’humidité du Nivernais : le mouton Southdown. Il va rechercher l’excellence. Il achéte au celebre éleveur anglais Jonas Webb  a l'occasion de l'exposition universelle de paris 15 brebis pleines de race Southdown .

   En 1863 le paysagiste Paul Lavenne de Choulot procéde a l'aménagement paysager du domaine 

 

   En 1864, Charles fonde le Herd-Book de la Race Charolaise. Député de la Nièvre, il est le propulseur en 1871 de la « Réunion Libre des Agriculteurs de l'Assemblée Nationale », qui œuvre pour un Ministère autonome dédié à l'Agriculture.

   Dans les années 1870, Charles, devenu président de la Société d’Agriculture de la Nièvre, prend la tête du combat, ou mieux de la croisade, pour la reconnaissance de « La Bête Noire ».

Le commerce national du cheval de trait est en plein essor aussi bien pour l’agriculture que pour l’industrie, avec en prime le marché américain à des prix dépassant toute limite alors connue. L’enjeu est d’abord économique, mais il s’agit également de l’engagement passionnel du « raceur » en quête d’idéal esthétique. L’animal se doit d’être monumental et superbe, l’excellence de la « bête à concours ». : « sa robe d’un noir brillant à reflets presque bleutés, d’un noir admirable et uniforme, ensemble puissant, nerveux, élégant, à la fois souple et léger... ».
 

   Nous sommes en 1880. Une fois de plus, Charles prend les devants en créant le Stud Book des Animaux de la Race Chevaline Nivernaise de Trait, premier registre généalogique à s’ouvrir en France pour les chevaux de trait. Mais ce ne sont plus les partisans nivernais du Durham que Charles doit affronter, mais les puissants éleveurs de Normandie et de Bretagne, détenteurs du monopole avec leur race originaire du Perche. Ce ne sont plus les instances administratives départementales que Charles doit convaincre, mais la prestigieuse et autoritaire institution des Haras Nationaux.
 

   Le combat pour la reconnaissance de la race du cheval de trait Nivernais durera tout au long du XXème siècle, pour être définitivement perdu en 1973 : les chevaux nivernais ne sont plus qu’une variété de percherons.

20ème siècle
 

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Vieux château vers 1900

  1944, les soldats allemands réquisitionnent Villars pour leur hébergement. Le nouveau château abrite les 80 hommes du régiment. Les officiers habitent le Manoir de Villars à proximité. Plus confortable car équipé en électricité.

 

  Le vieux château lui, est occupé par le régiment pour ses entrainements et pour stocker son approvisionnement en nourriture et munitions. 

  Juillet 1944 , une quinzaine d’avions, de bombardiers et de chasseurs commencent à mitrailler un train allemand de marchandises qui roulent en direction de Moulins. Des bombardiers américains larguent quatre bombes pour le neutraliser. La locomotive s’immobilise 1.500 m plus loin, juste au-dessus du pont à quelques centaines de mètres du château laissant quatre cratères et des éclats encore brûlants éparpillés sur 500 mètres alentour.

  La vocation d'élevage bovin charolais et ovin est perpétuée par les descendants de Charles de Bouillé, Raoult puis Roger de Bouillé. 

   Le 27 et 28 Août 1955, pour le centenaire de la bergerie de Bouillé et du concours national Southdown des festivités sont organisées. Tir de pigeons artificiels, concours hippique, banquet, apéritif concert et grande soirée dansante en compagnie de Raymond Legrand et de son orchestre de dix-sept musiciens. 

   Les fêtes du centenaire ont remportant un éclatant succès. La presse et les officiels comme le préfet de la Nièvre, le président du syndicat ovin de la Nièvre ou encore le président de l'association des éleveurs Français de Southdown font éloges de la bergerie et de l'héritage agricole transmis par Charles de Bouillé.

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Roger de Bouillé
 

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